Troubles hormonaux : des Règles douloureuses à l'Endométriose...

Publié le : 30/10/2019 17:12:22
Catégories : Femme

Troubles hormonaux : des Règles douloureuses à l'Endométriose...

Des Règles douloureuses à l'Endométriose, comment les prendre en charge efficacement ?

Aujourd'hui, beaucoup trop de femmes souffrent pendant la menstruation de règles douloureuses (que l'on appelle également en terme médical la dysménorrhée) et qui peuvent se traduire par  : 

- un mal de dos avant les règles et/ou pendant,

- des règles abondantes avec caillots

- des règles hémorragiques,

- une douleur bas du ventre que l'on nomme également douleur pelvienne

- une difficulté pour uriner (dysurie)

- une diarrhée pendant les règles

- une nausée pendant les règles

...pouvant se rapprocher des symptômes de l'endométriose.

De l’adolescence à la ménopause, les règles rythment la vie féminine. Longtemps taboues, les menstruations faisaient partie des problèmes que les femmes n’évoquaient pas et dont les douleurs, parfois intenses et insupportables, étaient tout simplement subies et tues.

Le cycle féminin repose sur un équilibre hormonal délicat qui est souvent mis à mal par la vie moderne :

> perturbateurs endocriniens

> pollution

> traitements hormonaux

...et qui suscite alors des déséquilibres au sein de l’organisme des femmes entraînant parfois des douleurs menstruelles très vives.
Parmi les troubles gynécologiques, le problème des règles douloureuses apparaît en tête de liste. Ce problème peut considérablement gâcher la vie des femmes qui en souffrent  : au travail, dans leur vie sociale, leur vie intime et affective...c’est la qualité de vie qui est altérée dans son ensemble.

Les règles douloureuses en chiffres

sources : *Ameli.fr **A.Ferreira, thèse, 2018.

66% des jeunes femmes et 55% des adolescentes françaises rapportent qu'elles se plaignent à chaque cycle de douleurs fortes à très fortes.

Ces douleurs ont un impact :
> Sur la santé physique et psychique des femmes.
> Socio-économique puisque pour 15 à 20% d'entre elles il y a nécessité de devoir limiter leur activité, voire s'aliter au moment des règles ce qui engendre un absentéisme scolaire et répété au travail !

Quelles sont les causes des règles douloureuses ?

règles douloureusesLe cycle menstruel est l’ensemble des phénomènes physiologiques de la femme préparant son organisme à une éventuelle fécondation. Il commence à la puberté pour se terminer à la ménopause.
Lorsqu’une jeune fille a ses règles, cela signifie que son système reproducteur est mature. Désormais, et jusqu’à la ménopause, son corps sera réglé selon un cycle menstruel qui ne s’interrompra que lors des éventuelles grossesses.

Au moment des règles, l’utérus se contracte pour évacuer le sang ainsi que les fragments de muqueuses qui tapissent sa paroi. Il se contracte sous l’effet de substances libérées dans le sang et qui passent dans les artères de l’utérus : les prostaglandines. Ce sont ces contractions qui donnent des douleurs et qui chez certaines femmes sont des douleurs règles insupportables et invalidantes. Elles touchent le bas du ventre, mais peuvent aussi irradier dans le dos.

L’auto-médication*** est souvent le remède des règles douloureuses… et le recours aux antalgiques tels que l'ibuprofène, le doliprane, un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) comme l'antadys ou même un antispasmodique tel que le spasfon est souvent la seule solution envisagée...

D'autres optent plutôt pour le remède de grand mère bien connu qui est d'appliquer quelque chose de chaud sur le bas ventre telle une bouillotte.

auto-traitement règles douloureuses

 source : ***Revue Médicale Suisse / Dysménorrhée 2014

Comment soulager naturellement les règles douloureuses ?

Des solutions naturelles et alternatives existent pour prendre en charge ces douleurs menstruelles récurrentes telles que :

> des actifs de plantes règles douloureuses : 

  • Le Gattilier, qui grâce à ses principes actifs présents dans ses baies, peut aider à maintenir un bon confort avant et pendant le cycle,
  • Le Gingembre contribue au bien-être physique et aide à maintenir les défenses immunitaires,
  • Le Romarin contient des antioxydants naturels qui participent à une action antioxydante de l'organisme,
  • Le Resvératrol, extrait de plantes comme la Renouée du Japon.

> homéopathie règles douloureuses

Quand l'équilibre hormonal est mis à mal

Dans le phénomène des règles douloureuses, l'inflammation menstruelle peut être liée à un déséquilibre hormonal : fréquent lors de l’installation des premiers cycles à la puberté, lié aux perturbateurs endocriniens ou à une pathologie plus sévère comme l’Endométriose, dépistée souvent très tardivement.

Qu'est ce que l'Endométriose ?

L’Endomètre est une muqueuse qui tapisse la paroi de l’utérus. Elle se modifie au fur et à mesure du cycle féminin : elle s’épaissit sous l’effet des œstrogènes jusqu’à l’ovulation et se densifie ensuite en vaisseaux sanguins sous l’effet de la progestérone.
Cet équilibre entre ces hormones (œstrogènes et la progestérone) est essentiel pour vivre son cycle dans les meilleures conditions et sans douleurs. A la fin du cycle, l’Endomètre se désagrège et les menstruations apparaissent.

L’Endométriose est une maladie gynécologique auto-immune qui est chronique et invalidante, occasionnant des douleurs au niveau du bas ventre et de la zone génitale (aussi appelées "douleurs pelviennes") importantes. Elle se caractérise par la présence de muqueuse utérine (endomètre) en dehors de la cavité utérine. Les cellules de l'endomètre non éliminées sont dépendantes des hormones, et à chaque cycle elles vont entraîner des douleurs là où elles se sont implantées (utérus, ovaires, rectum, vessie...).

Schéma gynécologique de l'Endométriose

L'Endométriose en chiffres

Aujourd'hui, les médecins spécialistes de l’endométriose s’accordent à dire que la maladie toucherait 1 femme sur 10 en France. Ce chiffre concerne  les femmes pour qui le diagnostic a été posé. Il est donc probable que l’endométriose touche plus de femmes encore.

Stats 1 Femme sur 10

A titre d'information cette maladie toucherait près de 180 millions de femmes dans le monde (une femme sur 7 en âge de procréer et 20 à 50 % des femmes infertiles). Elle apparaît au cours de la période de fécondité de la femme, soit entre 16 et 50 ans. 

Quelles sont les causes et les facteurs de risques ?

On note aujourd'hui plusieurs causes et facteurs de risques :
> Les dérèglements hormonaux et une surproduction d’oestrogènes,
> La pollution et les perturbateurs endocriniens1,
> Les femmes présentant un facteur Rhésus négatif sont deux fois plus susceptibles de développer une Endométriose2,
> Les femmes présentant le syndrome de l'intestin irritable ont un risque plus élevé de souffrir d'Endométriose. Ces 2 maladies ont en commun des facteurs clés liés à une inflammation de bas grade3,
> Les facteurs génétiques et héréditaires4,
> Les femmes avec une silhouette grande et fine auraient un facteur de risque accru de développement de l’Endométriose5,
> Une déficience immunitaire, une faiblesse hépatique ou une fatigue sévère liée au stress chronique (fatigue surrénale),
> Le stress oxydatif. Les femmes endométriosiques présentent des mécanismes de défense contre le stress oxydatif défectueux6.

Douleur pelvienneEndométriose symptômes, quels sont-ils ?

> Règles douloureuses et abondantes avec saignements
> Douleurs pelviennes et lombaires (douleurs situées dans le petit bassin, du nombril au bas ventre)
> Lombalgie, sciatique ou cruralgie (douleurs irradiant dans la jambe)
> Troubles urinaires (brûlures urinaires, sang dans les urines, mictions fréquentes)
> Dyspareunie (douleur ressentie lors des rapports sexuels)
> Fatigue chronique (impact sur la qualité de vie)
> Troubles digestifs (diarrhée ou constipation fréquentes, douleurs lors de la défécation)

Comment diagnostiquer l'Endométriose ?

échographie pelvienneLe diagnostic de l’endométriose est complexe car la maladie revêt des formes variées. Cette maladie inflammatoire chronique est d'ailleurs diagnostiquée tardivement avec un retard de 7 ans en moyenne.  Il est donc essentiel d'échanger avec son professionnel de santé (médecin généraliste, gynécologue...) sur les troubles rencontrés afin qu'il soit en mesure de prescrire différents examens (radiologiques ou chirurgicaux) :

> Echographie / échographie pelvienne ou endorectale
> IRM
> Hystérographie
> Coelioscopie

Voici quelques conseils hygiéno-diététiques à adopter :

Le régime alimentaire et le mode de vie peuvent influencer la présence d'inflammation dans le corps, l'activité des oestrogènes, le cycle menstruel et le métabolisme des prostaglandines.

légumes et fruitsConseils nutritionnels : 

- Consommer quotidiennement des fruits et légumes frais de saison et de préférence biologiques, épices, aromates, bouillons et potages de légumes.
- Favoriser la consommation d'Oméga 3 (poissons gras, oléagineux, huile de noix, de colza...)
- Privilégier un dîner léger à dominante végétarienne : végétaux, produits céréaliers et/ou légumineuses, fruit ou compote sans sucre ajouté.
- Penser à vous hydrater régulièrement : minimum 2 litres d'eau par jour.
- Eviter tout excès de graisses cuites, produits sucrés et/ou industriels.

Conseils sur l'hygiène de vie : 

pratique physique régulière yoga

- Pratiquer une activité physique régulière. En effet, la pratique d'une activité physique modérée aide à mieux supporter la douleur.
- Gérer au mieux vos émotions en pratiquant par exemple de la relaxation, du yoga ou encore de la méditation. En effet, le stress détourne un précurseur de la progestérone au profit de la fabrication du cortisol et accentue le déséquilibre par manque de progestérone : il faut donc réduire au maximum son niveau de stress.
- Penser à vous accorder un week-end ou plus dans une cure thermale. Les eaux utilisées dans ces stations, de par leur composition riche en soufre, en sodium et en bicarbonate, peuvent avoir une action antalgique puissante, une action cicatrisante et antispasmodique sur les muqueuses génitales.
- Eviter de fumer et de consommer de l'alcool qui participent au stress oxydatif et donc favorisent un état inflammatoire.

*"L'examen clinique dans le cadre de l'endométriose." Dr J. Vialard - Dr Parawna Zaka, Clinique Mutualiste La Sagesse de Rennes, Mai 2011.

1. Patricia A. Hunt et al. Female Reproductive Disorders, Diseases, and Costs of Exposure to Endocrine Disrupting Chemicals in the European Union. The Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism, Volume 101, Issue 4, 1 April 2016, Pages 1562–1570.
2. Borghese B, Chartier M, Souza C, Santulli P, Lafay-Pillet MC, de Ziegler D, Chapron C. ABO and Rhesus blood groups and risk of endometriosis in a French Caucasian population of 633 patients living in the same geographic area. Biomed Res Int. 2014 doi: 10.1155/2014/618964, 2014.
3. Vigano D., Zara F., Usai P. Irritable bowel syndrome and endometriosis : new insights for old diseases. Digestive and Liver Disease, 2018, 50 213-219.
4. B.Borghese et al. Endometriosis and genetics: What responsibility for the genes? Journal de Gynécologie Obstétrique et Biologie de la Reproduction Volume 39, Issue 3, May 2010, Pages 196-207.
5. L.V. Farland et al. Associations among body size across the life course, adult height and endometriosis. Human Reproduction, Volume 32, Issue 8, 1 August 2017, Pages 1732–1742.
6. Donnez J., Binda M.M., Donnez O., Dolmans M.-M.Oxidative stress in the pelvic cavity and its roles in the pathogenesis of endometriosis. Fertility and Sterility, 2016, 106, 1011-1017.

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